samedi 28 février 2009

Les crues du ruisseau de la vallée du Curru / Keranflec'h











Zones de rétention et exportation de terre.

Vous est-il arrivé de circuler sur la route départementale 38 au fond de la vallée, juste après des pluies soutenues ?
Alors vous avez certainement observé une succession de zones inondées depuis le pont de Kernoble / Coat Boulouarn jusqu’à la prairie Le Gall, entre le lotissement du Vizac et Kerzu. C’est sur cette prairie que se forme la retenue la plus visible de la route et aussi la plus spectaculaire (photo). La parcelle est alors transformée en un véritable étang semblant menacer Ti Michelik (la maison construite à son angle Nord-Ouest).
Mais il y a d’autres points de retenue ; immédiatement en aval et en amont du moulin du Curru, par exemple (photo). L’étang du moulin de Pen ar C’hreac’h retrouve aussi en ces occasions une allure ancienne avec un niveau d’eau affleurant le haut de la chaussée (photo). La prairie en aval du pont de Kernoble devient également un plan d’eau impressionnant (photo). Et il en est de même à de nombreux endroits sur le cours supérieur du ruisseau jusqu’au moulin de Keranflec’h dont l’ancien étang reprend alors presque forme (photo). Les deux ruisseaux qui l’alimentent, celui de Lanrivoaré / Trézéguer et celui de Milizac / Leuré, ainsi que leurs affluents, ont eux aussi leurs points de rétention, parmi lesquels l’étang de Keranflec’h naturellement.
En fait chaque goulot d’étranglement des ruisseaux provoque une retenue d’eau, plus ou moins volumineuse selon la topographie des lieux, dès lors que le débit momentané du cours d’eau dépasse la capacité de ce goulot à l’évacuer (photo pont de Coat Boulouarn)).
Et que sont ces goulots si nombreux dans la vallée sinon des créations humaines ? Il y a donc les chaussées des anciens moulins, mais aussi les ponts, puis les talus notamment.
Ainsi, depuis les chevelus en tête du bassin versant jusqu’à la prairie près de Ti Michelik, une succession de points de rétention d’eau existent et jouent un rôle très précis en cas de précipitations importantes dans un laps de temps réduit. Les gens qui ont accordé un minimum d’attention au phénomène savent que, de surcroît, ces retenues se forment assez brusquement et quelques heures seulement après le pic des pluies.
Imaginons l’addition de ces différents volumes, petits et grands ; essayons de visualiser cette masse d’eau déferlant sur une courte distance et sans retenue sur le bas de St Renan (n’oublions pas que le ruisseau du Curru est un affluent de l’Ildut, la confluence ayant lieu immédiatement en aval du pont récemment refait sous la R D 68 près de Ti Michelik (photo). Notons aussi que la zone en arrière de la Caisse d’Epargne et du magasin de meubles a déjà été inondée (photo) malgré la fonction hydraulique particulière de la vallée du Curru.
A ce sujet, des personnes avaient compris que l’on reconstruisait le pont de la R D 68 pour permettre une meilleure évacuation des crues et réduire l’inondation de la prairie Le Gall (photos pont ancien et nouveau pont). Elles ont donc été étonnées et déçues de constater que ça n’y faisait rien, le « lac de Ti Michelik »réapparaissant comme d’habitude !
A-t-on jamais envisagé l’éventualité d’une arrivée brutale d’un gros volume d’eau lorsque l’on a décidé d’étendre l’urbanisation sur les rives de l’Ildut entre la confluence du ruisseau du Curru et le lac de la Comiren ?
Mais il n’y a pas que l’eau, il y a aussi les particules terreuses et le sable charriés par le ruisseau du Curru.
Le lundi matin 9 février, un coup d’œil à la confluence indiquée ci-dessus permet de constater que l’eau milizacoise est nettement plus colorée (photos) que celle de l’Ildut. Le bassin versant du Curru serait-il donc un gros exportateur de terre au profit … du lac de la Comiren ? Rappelons qu’un chantier important et coûteux (400 000 €) va bientôt permettre à l’Ildut de contourner le lac de la Comiren afin de stopper son envasement.
Une visite aux différents ruisseaux constituant le bassin versant n’a pas permis de constater si l’un d'eux est plus exportateur que les autres. En fait chacun y contribue et l’addition des matières en suspension provenant de chacun donne cette teinte bien brune à la confluence, et ceci malgré les dépôts dans chaque zone de rétention. L’envasement de l’ancien étang du moulin de Pen ar C’hreac’h témoigne de la charge des eaux en matières en suspension.