mercredi 28 janvier 2009

Les nitrates dans l'eau brute à la prise d'eau de Baniguel à Kernilis

DOCUMENTS SYNDICAT MIXTE DU BAS LEON :


SYNDICAT MIXTE DES EAUX DU BAS LEON : Bassin versant de l’Aber Wrac’h

Situation 2008 comparée aux années 2001 et 2007
Suivi hebdomadaire de la Lyonnaise des eaux .




Suivi bi-mensuel de la DDASS (Suivi officiel pour le calcul du nombre de jours de dépassement)


Evolution des nitrates dans l’eau brute à la prise d’eau de Baniguel

Le suivi DDASS 2008 nous montre une évolution favorable de la concentration
moyenne par rapport à 2007 : 48 mg/l au lieu de 51 mg/l :
Celle-ci est probablement due à une répartition différente de la pluviométrie. Même si l’année 2008 semble moins pluvieuse que 2007 (79 mm en moins), les périodes avril-mai et août-novembre ont été beaucoup plus arrosées en 2008 (respectivement plus 79 mm et plus 153 mm), entraînant parfois de fortes dilutions comme le montre le prélèvement du 3/09/2008 (12 mg/l après les pluies d’orages).
Autre point positif pour 2008, lesconcentrations maxim ales n’ont pas augmenté, il y a même une baisse d’1 mg/l.

Rappel réglementation : avoir moins de 18 jours de dépassement par an des 50 mgNO3/l.
En 2008,les suivis DDASS et Lyonnaise montrent une baisse importante du nombre de jours de dépassement. Avec le suivi DDASS (suivi officiel- prélèvement bi-mensuel), 54 % des prélèvements sont conformes alors qu’avec la Lyonnaise (prélèvements journaliers), 47.5 % des prélèvements le sont.


COMMENTAIRES AQUAVIE/DOUR BEW :


Le Syndicat Mixte des Eaux du Bas-Léon (bassin versant de l’Aber Wrac’h) livre un certain nombre de données autour des concentrations en nitrates à la prise d’eau de Baniguel (dans l’Aber Wrac’h) à Kernilis. Rappelons que environ 25% de l’eau transitant par le château d’eau de Milizac provient de là-bas.
Quatre graphiques rassemblent ces données :
1-Les relevés des taux de nitrates effectués quotidiennement (auto surveillance) par la Lyonnaise des Eaux (société affermée) sur 2001, 2007 et 2008 pour son suivi hebdomadaire.
2-Les relevés bi-mensuels de la DDASS (suivi officiel) pour ces mêmes années.
3-L’évolution des taux de nitrates en valeurs maximale, minimale et moyenne (suivi DDASS) au regard de la pluviométrie de 1985 à 2008.
4-Le calcul du nombre de jours de dépassement des 50 mg de nitrates de 2001 à 2008 d’après les relevés de la DDASS et de la Lyonnaise.

Il faut avoir présent à l’esprit que la DDASS effectue des prélèvements bi-mensuels dont les résultats ont valeur officielle, tandis que ceux de la Lyonnaise sont quotidiens dans le cadre de l’auto surveillance effectuée par la société gestionnaire de l’usine de traitement et de potabilisation de Kernilis.

Quelques observations sont possibles :

1-L’évolution des concentrations en nitrates mise en évidence par l’auto surveillance est forcément plus fine que celle livrée par la DDASS (4 points sur les courbes Lyonnaise pour 1 point sur les courbes DDASS) . Ce qui donne par exemple pour la période du 3è trimestre 2008 :
A-DDASS. septembre, 30 mg / octobre, 50 et quelques mg / novembre, 30 et quelques mg / décembre, à peu près 30 mg. Les 2 derniers segments de courbe sont donc descendants, c’est encourageant !
B-Lyonnaise.semaine 41, environ 25 mg / s.42, 50 mg / s.43, un peu plus de 50 mg / s.44, environ 45 mg / s.45, un peu plus de 30 mg / s.46 47 et 48, remontée régulière jusqu’à presque 50 mg / s.49, baisse à environ 25 mg / s. 50, remontée à un peu moins de 50 mg / s.51, baisse à presque 35 mg / s.52, remontée à presque 50 mg. Sur le mois de décembre 2008 il y a donc 3 remontées jusqu’à presque 50 mg (le dernier segment de courbe pour 2008 est montant !) et l’optimisme ci-dessus est alors sérieusement écorné !

2-On peut s’interroger sur l’intérêt du graphique « Evolution de la qualité de l’eau brute au regard de la pluviométrie - suivi DDASS ».
Il fait apparaître par année l’importance de la pluviométrie cumulée ainsi que les valeurs maxi, mini et moyenne de la concentration en nitrates. Selon ce graphique, il ne semble pas y avoir de corrélation entre le niveau de pluviométrie totale d’une année et les différentes valeurs de la concentration en nitrates. Il faut savoir que des précipitations fortes sur une courte période peuvent provoquer d’importantes dilutions de la concentration en nitrates.
-Exemple : le prélèvement DDASS du 3 septembre 2008, après les pluies d’orages, indique 12 mg/l.
Si on ne dispose pas de ce genre de précisions, le positionnement des valeurs maxi et mini chaque année peut paraître aléatoire et on ne sait pas quoi en penser.
-Exemples : année 2000 très pluvieuse mais valeur mini proche de 50 mg/l. Année 2001 assez pluvieuse et valeur mini à 20 mg/l. Ou bien année 1996 peu pluvieuse et valeur mini à 60 mg/l. Par ailleurs année 2003 peu pluvieuse et valeur maxi à 60 mg/l. Année 2006 pluvieuse mais valeur maxi toujours à 60 mg/l !
Il serait sans doute plus intéressant et instructif d’avoir des précisions sur les circonstances pluviométriques pour chaque valeur mini ou maxi qui fait apparaître un pic ou un creux bien marqués (voir les 12 mg/l du 3 sept 2008).

3-Le tableau du nombre de jours de dépassement des 50 mg/l met en évidence que le suivi DDASS conduit à une estimation nettement plus optimiste que celle issue de l’auto surveillance, à l’exception de 3 années.
-en 2002 et 2003 la DDASS et la Lyonnaise ont des résultats assez proches (mais le mode de prélèvements DDASS minimise encore le nombre de jours de dépassement).
-en 2007, au contraire, la DDASS trouve un nombre de jours un peu supérieur au résultat de l’auto surveillance. Mais cette « anomalie » n’est pas si surprenante en fin de compte. les courbes plus fines de la Lyonnaise (4 points pour 1 point) mettent en évidence un état qui colle plus à la réalité (voir commentaire sur fin 2008). Cette réalité plus décortiquée peut se révéler plus positive qu’elle n’apparaît traduite par la courbe plus schématique de la DDASS.
-exemple : en 2007, durant les 4 premiers mois, les 4 points de la courbe DDASS restent au dessus des 50 mg/l, tandis que la courbe Lyonnaise (plus fine avec ses 16 points) passe 3 fois sous les 40 mg/l.
Quoi qu’il en soit, les 18 jours de dépassement des 50 mg/l de nitrates autorisés réglementairement sont encore plus que largement bafoués par la réalité : plus de 150 jours en 2008 selon les deux contrôleurs ; même si ça semble un progrès par rapport à 2007 où les 250 jours étaient dépassés pour la Lyonnaise et presque atteints pour la DDASS.


Quand des distorsions entre les résultats des contrôles d’une société exploitante et ceux des services de l’Etat peuvent donner lieu à des conclusions sensiblement différentes, et pas forcément dans le sens qu’on pouvait envisager, il y a lieu de s’interroger.
Quels crédits accorder à d’autres résultats officiels quand il n’y a pas en parallèle ceux d’une origine différente pour moduler les conclusions et l’optimisme trop souvent de mise.